MALADIE – SYNDROME DE SJÖGREN

Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) est une maladie auto-immune chronique caractérisée par la survenu d’une sécheresse des muqueuses, en particulier oculaire et buccale ; néanmoins, il s’agit d’une maladie systémique, qui peut toucher plusieurs organes.

On distingue le SGS primaire (isolé chez un patient) du SGS secondaire (association à une autre maladie auto-immune).

  • La plus fréquente des maladies auto-immunes systémiques (2 à 4 % de la population générale)
  • SGS primaire ou primitif : environ la moitié des SGS
  • SGS secondaires : surtout polyarthrite rhumatoïde ou lupus érythémateux systémique, mais l’association à d’autres maladies auto-immunes est possible
  • Prépondérance féminine (9 femmes / 1 homme)
  • Survenue le plus souvent entre 40 et 60 ans

Le syndrome sec est la conséquence d’une infiltration lymphoplasmocytaire des glandes exocrines, en particulier les glandes salivaires et lacrymales ce qui entraîne une altération progressive du fonctionnement de ces glandes.

Manifestations glandulaires :  accès fiche syndrome sec

La xérophtalmie (sécheresse oculaire):

Elle se manifeste par une sensation d’inconfort oculaire, avec des picotements ou des sensations de sable dans les yeux.

Elle est objectivée par la réalisation d’un test de Schirmer (mesure de l’imprégnation en 5 minutes d’un papier buvard placé dans le cul-de-sac conjonctival), un break up time ou un test au rose Bengale (réalisées par l’ophtalmologiste).

Elle peut se compliquer d’ulcération ou de perforation cornéenne.


La xérostomie (sécheresse buccale):

Elle se manifeste par une sensation de bouche sèche, pâteuse, gênant parfois la déglutition ou l’élocution. On observe parfois une langue « rôtie », fissurée avec des muqueuses jugales sèches.

Elle est objectivée par la mesure du débit salivaire (mesure de la quantité de salive recueillie pendant 15 minutes) voire par la sialographie ou la scintigraphie des glandes salivaires.

Elle peut se compliquer de caries, de déchaussements dentaires, de candidoses buccales ou de chéilite.


Autres sécheresses :

Toutes les muqueuses peuvent s’assécher (vagin, nez, trachée) ainsi que la peau.


Parotidite :

Elle peut être uni ou bilatérale, évoluant de façon chronique ou par poussées successives.


Manifestations extra-glandulaires :

  • Polyarthrite : distale, symétrique, touchant les petites articulations et non érosive, il s’agit d’une manifestation fréquente
  • Myalgies fréquentes
  • Phénomène de Raynaud accès fiche Raynaud
  • Manifestations pulmonaires : atteinte interstitielle du parenchyme pulmonaire, pouvant évoluer vers la fibrose
  • Atteinte rénale : il s’agit le plus souvent d’une acidose tubulaire distale
  • Atteinte neurologique :
    • périphérique :
      • polyneuropathie sensitive ou sensitivo-motrice, la plus fréquente
      • mononeuropathie
      • ganglionopathie, fréquemment associée à une atteinte neurovégétative (pupille d’Addie, hypotension orthostatique)
      • atteinte des nerfs crâniens (trigéminée en particulier)
    • centrale : heureusement peu fréquentes, elles prennent des formes cliniques diverses (myélite, comitialité, syndrome extra-pyramidaux…) et ont une évolution souvent par poussées
  • Atteinte cutanée : purpura ou urticaire fixe
  • Adénopathies, splénomégalie
  • Asthénie : fréquemment décrite, le retentissement en est parfois majeur accès fiche fatigue
  • Présence d’anticorps anti-nucléaires, de spécificité anti-SSA +/- anti-SSB
  • Facteur rhumatoïde, fréquemment retrouvé, même en l’absence de polyarthrite rhumatoïde
  • Cryoglobulinémie
  • Hypergammaglobulinémie polyclonale

Biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA): lors d’une courte anesthésie locale d’une partie de la lèvre inférieure, après une légère incision, on prélève quelques glandes salivaires accessoires. Ce geste est peu invasif, pratiqué au lit du patient ou en consultation.

L’examen anatomopathologique permet ensuite de quantifier l’infiltrat inflammatoire au sein des glandes salivaires accessoires selon la classification de Chisholm (stades I et II : normal ; stades III et IV : en faveur d’une SGS).

Aucun autre examen n’est réalisé de façon systématique. On les demandera en fonction des manifestations cliniques.

Il repose sur les critères diagnostiques ACR/EULAR de 2016. Accès fiche critères diagnostiques

  • Traitement symptomatique du syndrome sec : larmes artificielles, substituts salivaires… accès fiche syndrome sec
  • Eviter les médicaments aggravants le syndrome sec
  • Traitement des manifestations extra-glandulaires :
    • Atteinte articulaire : antipaludéens de synthèse (Plaquénil®) accès fiche Plaquénil®
    • Atteintes viscérales : corticothérapie voire immunosuppresseurs

RCP nationales

Protocoles de recherche clinique

Tutoriel

Web conférences

À revoir : 

Veille bibliographique

Associations de patients

  • AFGS : Association Française du Gougerot-Sjögren et des Syndromes Secs

Liens utiles :

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